Après notre article sur ses avantages, voici maintenant les inconvénients de la double flux.
* D’abord elle nécessite pour chaque pièce un tuyau de 8cm de diamètre relié à la centrale d’air. Pour une grande pièce (salon, séjour) on peut tirer trois, quatre tuyaux ou plus. Tous ces tuyaux prennent une place conséquente et il n’est pas toujours aisé de trouver le volume nécessaire pour les loger. C’est parfois même impossible en rénovation.
Pour une maison de 150 m2, il faut prévoir 15 à 20 tuyaux convergeant dans la même pièce où sera installée la machine.
Sur un de nos chantier, les tuyaux de VMC sont passés en plafonds et en sous-face d'une passerelle.
* Deuxièmement, ces tuyaux sont en principe cachés. Cela implique des doublages, des faux-plafonds, des caissons, des gaines techniques… autant d’ouvrages qui ont un coût, le plus souvent répercuté sur le lot cloisons-peintures.
Il faut aussi prévoir quelques mètres carrés pour le local technique où sera installée la centrale d’aspiration/insufflation de l’air. Un local accessible aisément pour l’entretien et la maintenance future.
* Forte exigence sur l'étanchéité à l’air du bâtiment. En effet, avec ce type de ventilation, il est important que tout l’air sortant ou entrant passe par la centrale d’air. S’il existe des portes qui jointent mal, des prises électriques non jointives... ce seront autant d'entrées d’air ou de fuites qui vont court-circuiter la VMC. Ceci aura pour effet de réduire sa performance énergétique. Il faut donc réaliser les test l’étanchéité à l’air du bâtiment, traquer les fuites et les colmater si l’on veut que la double flux serve à quelque chose. Là aussi on a besoin de dépenses supplémentaires.
* Troisièmement la propreté dans la VMC. Point négligé et oublié à l'heure actuelle. Selon Suzanne DEOUX, spécialiste en "santé et bâtiment", ça commence dès le chantier : avant toute mise en service, il est nécessaire de faire inspecter les conduites par inspection caméra. Ceci donne lieu à un rapport et, s’il se trouve des poussières ou des petits débris issus du chantier à l'intérieur des tuyaux, il faut procéder a un nettoyage de l’ensemble du réseau de conduits avant de mettre en marche la centrale. A défaut de nettoyer les tuyaux, on risque de colmater les filtres au premier jour de fonctionnement et d’insuffler des poussières dans des locaux propres etc…
Ensuite, il faut regarder la maille des filtres. Puis prévoir de les changer ou nettoyer une à deux fois par an.
Enfin, maintenir la propreté à l’intérieur des tuyaux conduit à les nettoyer tous les trois ans environ. Il n’existe pas encore de législation sur la maintenance et l’entretien mais elle est à l’étude à peu près sur ces bases, toujours selon Suzanne DEOUX.
* Elle ne se justifie qu'en hiver, lorsqu'il y a des calories à récupérer. Mais elle ne sert à rien en été, puisqu'elle aura tendance à réchauffer l'air ambiant au fur et à mesure de la journée. Ou alors, il faut la coupler à un puits canadien ce qui va sensiblement doubler son prix.
* Il faut avoir en tête ce qu'elle permet d'économiser : environ 4000 kwh/an pour une maison de 140 m2. Tout dépend donc du prix du kwh. Lorsqu'en 2000 l'électricité était à 3 centimes le kwh, la double flux permettait une économie de 0,03 € * 4000 = 120 €/ an. Mais aujourd'hui il est à 9 centimes, l'économie est triple, soit 360 € / an. Et comme l'énergie ne va cesser de monter en prix dans les 20 ans qui viennent, plus le temps va passer et plus il sera rentable de récupérer les calories grâce à une VMC double flux.
* Dernier point et non des moindres, son prix. Pour une maison moyenne une VMC double flux coûte entre 5000 € et 9000 € , non compris les caissonages éventuels dans le lot cloisons-peinture. La VMC gaspilleuse du simple flux ne coûte elle « que » 900 à 2000 €
Tous ces inconvénients sont tout de même loin d’être négligeables! A tel point que parfois nous nous demandons s’il reste intéressant, sur le plan économique et sur le plan environnemental, de faire cet investissement…
(à suivre : "les nouvelles VMC double flux")