François Ascher, chercheur et théoricien des "métapôles", est le lauréat du Grand Prix de l'urbanisme 2009.
Il répond ici aux questions de Grégoire Allix dans un article du Monde du vendredi 15 mai 2009.
Son travail met en lumière l'évolution des villes vers un nouvel âge, celui des métropoles ou "métapôles", qui mettent les décideurs au défi d'inventer des "compromis urbains " capables d'articuler villes denses et monde rural, banlieues et petits bourgs.
Mieux que les débats sur le Grand Paris, selon lui assez pauvres exceptés en communication, il préconise une vraie recherche sur les métropoles et les conurbations. Pour prendre en compte leurs changements d'échelle et de forme, lié à la révolution des transports et des télécommunications.
La ville est devenue discontinue, polycentrique, hétérogène... Elle réunit en même temps 5 types urbains très différents : la ville centre, la banlieue périurbaine, l'aire suburbaine pavillonnaire, les exclus des grands ensembles et des zones de campagnes.
L'enjeu c'est de faire vivre ensemble ces cinq typologies de ville. D'où le besoin de compromis urbains. Ces enjeux sont particulièrement forts pour la ville peu dense, pavillonnaire, que les urbanistes délaissent car ils n'acceptent pas qu'une majorité des français souhaite une maison et un jardin.
Une des voies stratégique sera le positionnement des villes dans les technologies vertes. Nous sommes à l'orée d'un cycle économique long dans lequel la croissance sera fondée sur les marchandises écologiques.
Mais pour lui, la ville durable ne doit pas être entendu dans le sens de ville figée puisque la ville se transforme de manière permanente. La durabilité ne doit pas être un surcoût pour les plus pauvres. L'enjeu est donc bien de travailler sur un compromis entre les exigences économiques, sociales, et environnementales.